A une aussi grave crise que celle du Burundi, il faut une solution pacifique, bien inspirée et pérenne.
Les Américains envisagent-ils de bonnes mesures à l’égards de ce pays sous haute tension?
Washington envisage de sortir le Burundi de l’Agoa (African Growth and Opportunity Act), un programme qui soutient l’économie des pays africains en leur facilitant l’accès au marché américain.
Et pour bénéficier de ce programme, les États-unis mettent en place un processus de révision pour examiner les pays qui ne sont pas en synchronisation avec ce qu’ils souhaitent voir arriver politiquement et démocratiquement en terme de droits de l’homme, comme l’a précisé Linda Thomas-Greenfield, la sous-secrétaire d’Etat aux affaires africaines.
Comme le rappelle RFI dans son édition du 19 août, lors de la dernière présidentielle, le gouvernement américain avait déjà décidé de suspendre son assistance technique à la Commission électorale burundaise, dénonçant les « efforts continus du président Pierre Nkurunziza pour violer l’accord d’Arusha, briguer un troisième mandat et maintenir le calendrier électoral, sans fournir les conditions nécessaires à des élections crédibles ». Cette fois, Washington menace les autorités burundaises de sortir le pays du programme Agoa. Mais cette décision pourrait-elle produire des effets positifs? Serait-ce une décision efficace?
Au contraire, ce qu’il faudrait pour ce pays en crise qui perdure et risque d’exploser au chaos, c’est d’avoir une médiation à la hauteur. Un grand médiateur au calibre ou presqu’au même niveau qu’un certain Nelson Mandela. Un homme visionnaire, respectable et respectueux de deux camps opposés.
Un bon médiateur devrait remplir au moins trois conditions, une fois qu’il a bien cerné la problématique et les positions des uns et des autres.
1. La capacité de convaincre et ramener les deux camps sur un terrain d’entente.
2. Ne pas avoir de parti pris (impartialité).
3. L’exemplarité au point de vue politique (notoriété, crédibilité).
« Is Yoweri Kaguta Museveni the right man in the right place » dans la crise burundaise? Est-il un Chef d’Etat exemplaire, crédible et sans parti pris? Ceux qui émettent un doute, n’ont peut-être pas tort.
Ce qu’envisagent de faire les USA face à cette crise ne semble être non plus la meilleure des solutions.
Faut-il fermer les robinets de quelqu’un qui est déjà asphyxié pour le raisonner? Il faut agir autrement pour épargner ce pays d’un désastre qui le guette. Il faut au Burundi une forte et urgente médiation mais aussi et surtout la volonté politique des deux camps, sans quoi, ils foncent droit dans le mur.
Les assassinats se multiplient. Le général Adolphe Nshimirimana,pilier du régime, a été assassiné le 2 août 2015, et le colonel Jean Bikomagu a subi le même sort le 15 août dernier. Le climat est tendu au pays et l’inquiétude est grandissante parmi la population. Si une solution pacifique n’est pas trouvée, la situation risque de s’empirer.