Photo CNN: Le Président Donald J Trump signe son premier décret
par Emmanuel Senga
20 Janvier 2017 “America First” Speech.
Donald J Trump, le 45ème Président des Etats-Unis, a prêté serment vendredi, 20 janvier 2017 à midi, heure de Washington, devant une foule immense, mais moins compacte que celle de l’inauguration du premier Président noir, Barack Obama. Ce jour-là Donald J Trump, entouré de sa famille, a juré solennellement de présider aux destinées de la grande puissance mondiale.
Un discours ingrat.
Classiquement, nonobstant les clivages entre Démocrates et Républicains tout le long de la campagne électorale, le peuple américain s’attendait à ce que le nouveau Président eut un mot pour ses prédécesseurs, qui singulierement cette fois-ci parmi eux, l’on notait son ancien challenger, Madame Hilary Clinton et son époux, l’ancien Président Bill Clinton. Rien de tout cela n’a eu lieu. Protocollairement ce discours inaugural aurait félicité ceux qui n’ont même pas voté pour le Président, pour cultiver ce sentiment de rassemblement, mais rien de cela n’a eu lieu. Pas un seul mot à l’Afrique. Le Président Donald J Trump a-t-il raté un virage? Pour sûr.
Sortie d’une campagne électorale des plus contreversées, la victoire de Donald J Trump a créé des tensions au sein de la population américaine. Candidat, le milliardaire n’a prononcé aucun discours classique, tout s’improvisait, avec bien sûr quelques leitmotivs comme l’Amérique d’abord, faire l’Amérique plus grande encore, ensuite suivaient la litanie de ses richesses, les immanquables attaques aux médias, aux minorités latinos et afro-américaines, son opposition à l’OTAN, la fuite des capitaux vers la Chine, l’impossible mur entre les Etats-Unis et le Mexique, ironie du sort qui serait remboursé par le gouvernement mexicain, et l’éternel slogan de la création d’emplois.
Mais les incohérences apparentes de ses discours de campagne ont porté leurs fruits, le 8 Novembre 2016, date où le milliardaire était élu 45ème président des Etats-Unis d’Amérique. Prébiscité par un vote plus fédéral que populaire, Donald J Trump n’était pas au coeur de la totalité de la population américaine, autant dire qu’il ne faisait pas et ne fera jamais l’unanimité, et pour cause une campagne entàchée de fraudes électroniques, de scandales de sexe pour ne citer que ceux-là, ne présageait rien de bon qu’un vote polémique. Mais le peuple américain est grand, il a passé un peigne fin à tous ces clivages. Aujourd’hui le regard est tourné vers l’avenir. Mais avant d’être là, le 20 Janvier 2017, le peuple américain s’attendait à un discours classique, donnant des réponses aux nombreuses questions soulevées lors de la campagne du candidat, il ne l’a pas eu. En effet, Donald J Trump, dans son discours inaugural, a annoncé une série de mesures de changements pour “drainer les marécages de Washington”, entendez pour rompre la bureaucratie de Washington, et remettre le pouvoir au peuple, mais rien de concret n’a été divulgué. A part l’amorce du démantèlement de l’Obamacare, rien de palpable n’a été montré aux foules venues le soutenir. Son cabinet proposé souffre de la validation du Sénat, car jusqu’à présent il n’a confirmé que 2 Secrétaires d’Etat. Toutes les villes américaines et du monde sont envahies par des hordes d’organisations féminines qui réclament que D Trump redore l’image qu’il se fait de la femme, ces manifestations alternant avec d’autres spontanées, à majorité jeunes, qui affirment que Donald J Trump est un président illégitime, car il n’a pas gagné le vote populaire…autant de développements qu’il est réaliste de dire que l’administration Trump commence sous une mauvaise augure.
Le discours du président Trump n’a rien apaisé
Alors que le peuple américain s’attendait à un changement de ton dans le discours inaugural, il a été frustré de réentendre le même discours de la campagne électorale où la question du “comment” n’a pas été abordée.
Le discours inaugural est revenu sur des grandes généralités de pouvoir au peuple, où Donald J Trump affirme qu’avec son administration, le peuple ne sera plus oublié, le pouvoir sera transféré de Washington au peuple, les emplois vont revenir au pays, cette administration va donner à l’Amérique sa force, sa fierté, sa sécurité et sa grandeur pour panser les divisions, le peuple redeviendra le dirigeant de la Nation; il énonce également d’autres orientations de politique internationale comme la protection des frontières américaines, il émet le regret que les Etats-Unis financent les armées d’autres pays, et que cela devrait cesser; il condamne le terrorisme islamique intégral qu’il devra éradiquer, et finalement il termine sur 2 règles: Acheter américain et embaucher américain.
Acheter américain et embaucher américain: naissance du protectionnisme?
Le discours inaugural de Donald J Trump n’a rien d’apaisant dans les relations Américano-européennes, Ses attaques envers l’OTAN, et son opposition au Traité sur le changement climatique font du président américain la personne la plus redoutée par l’Union Européenne, car imprévisible. La question est d’autant plus cruciale qu’actuellement l’Europe souffre du Brexit, qui a vu un grand contributeur du financement lui claquer la porte, en même temps que la Russie menace d’être le grand leader européen, et ainsi dicter sa volonté en matière stratégique. Confrontée aux menaces terroristes, sans l’appui des Etats-Unis, l’Europe tremble.
Un autre foyer bouillonant pour les Etats-Unis reste très actif dans l’extême continent asiatique avec la montée en puissance nucléaire de la Corée du Nord, ainsi que la montée en puissance économique de la Chine, 2 pôles qui devraient interpeller Donald J Trump pour qu’il change sa rhétorique.
Et pour clôre par là où nous avons commencé, il suffit de regarder les démonstrations monstres à travers les villes américaines et partout au monde, où des milliers de femmes et d’hommes sont descendus dans les rues pour fustiger l’arrivée au pouvoir de Donald J Trump. Ils réclament des considérations plus démocratiques où nul n’est rejeté par son genre, son appartenance confessionnelle, ou son origine. Tout est remis en question, tout interpelle les Républicains qui ont la charge du pays, car ils ont la Présidence et l’ensemble des 2 Chambres. Si Donald J Trump ne semble pas entendre la voix du peuple, que le message soit dsormais adressé directement au parti républicain pour qu’il prenne ses responsabilités.