Rwanda: Droit de l’Homme: Assassinat, disparition et emprisonnement arbitraire des journalistes jusqu’à quand?

©Photo/UJRE: De droite à gauche: Nelson Gatsimbazi – au milieu: président Paul Kagame devant les micros des journalistes – Tharcisse Semana. Entre journalistes: Confidences et confessions intimes!

09/03/2023, Rédaction

Les autorités rwandaises ont pris l’habitude à recourir à des méthodes de dissimulation de leur crime en annonçant de manière floue et ambigüe la mort des journalistes critiques, des personnalités politiques d’opposition et d’autres personnes soupçonnées d’être ou de collaborer avec l’opposition. L’Union des journalistes Rwandais en exil, UJRE, en sigle, dénoncent ce camouflage de crime d’État et assassinats odieux répétitifs envers les journalistes et demandent, avec beaucoup d’insistance, à la Communauté internationale de mettre pression sur le Gouvernement rwandais pour qu’il y ait une enquête libre et indépendante sur la mort du journaliste John Wlliams Ntwali. Ci-dessous quelques extraits de leur cri d’alarme sur de graves violations des droits de l’homme, de la liberté de la presse et le droit d’opinion au Rwanda.


 

Son Excellence Monsieur Antonio Guterres,

Secrétaire Général des Nations Unies.

60 United Nations Plaza, Manhattan,

New York, États-Unis.

 

Objet: Demande d’une investigation libre et indépendante sur les circonstances de la mort du journaliste rwandais John Williams NTWALI

Excellence Monsieur le Secrétaire Général,

Nous, signataires de la présente, avons l’honneur de vous faire part de notre préoccupation en rapport avec de graves violations des droits de l’homme, portant notamment sur de nombreux meurtres des citoyens innocents, déni des libertés fondamentales, persécution de personnes accusées par le régime en place au Rwanda d’avoir des opinions qui marquent la divergence avec la propagande officielle.

Compte tenu de ce qui précède, Excellence Monsieur le Secrétaire Général, il nous a semblé approprié de tirer la sonnette d’alarme et de vous en informer, car la situation est de plus en plus préoccupante. Aussi, nous, journalistes rwandais en exil, avons résolu d’attirer votre attention, ainsi que celle de la communauté des Nations que vous représentez, sur cette question qui nous inquiète au plus haut point, en tant que journalistes, responsables de l’information à l’intention du public et des institutions nationales.

Monsieur le Secrétaire Général,

Nous avons été profondément choqués d’apprendre que dans la nuit du 17 au 18 janvier 2023, le régime qui dirige notre pays d’une main de fer depuis 28 ans, venait  d’ôter la vie à  notre collègue, John Williams NTWALI. Il aurait trouvé la mort dans un accident de circulation auquel la Police du régime a été l’unique témoin, dans un quartier de la capitale rwandaise, connaissant un trafic automobile et piéton intenses!  Avant ce meurtre maladroitement déguisé en accident de circulation, ce journaliste de grand renom avait été plusieurs fois l’objet d’une campagne assidue de harcèlement, d’intimidation et de nombreuses menaces de mort avaient été proférées contre lui, par des représentants du pouvoir et par des appels anonymes.

Devant la convergence des soupçons qui pesaient sur elle, la Police du régime a vite rendu public la mort inopinée de notre collègue-journaliste d’investigation, par un compte rendu complètement décousu, prétextant que la mort était due à un accident de roulage. Les contradictions contenues dans la déclaration de la Police n’ont pas réussi à cacher le crime. C’est pourquoi, nous journalistes rwandais en exil, avons pris la résolution de demander à votre Excellence d’user de votre autorité pour exiger une investigation indépendante afin de permettre que les circonstances de la mort de notre collègue John williams NTWALI soient clarifiées.

Nous pensons que si cette demande provient du Secrétaire Général des Nations Unies en personne, et si le gouvernement rwandais n’a vraiment rien à se reprocher dans cette affaire, l’investigation devrait être lancée sans plus tarder. Mais si le Président du Rwanda, – sur lequel pèsent par ailleurs de lourdes accusations de graves crimes imprescriptibles de violation massive du Droit International Humanitaire (DIH) – s’il continue, disons-nous, de dresser des obstacles à la recherche de la vérité sur la mort de notre collègue, Monsieur Kagame et son régime devront porter seuls toutes les responsabilités découlant de l’exécution extrajudiciaire de notre collègue journaliste John Williams NTWALI.

Pour plus de détails sur la personne de notre confrère assassiné, Monsieur John NTWALI Williams était journaliste d’investigation très connu et apprécié par ses lecteurs et auditeurs. Ses reportages qui, en grande partie, dénonçaient les abus et violations graves des droits de l’homme, les nombreux cas d’exécution sommaire et de disparition forcée, la corruption systémique au sein du régime en place à Kigali, étaient régulièrement diffusés sur sa chaîne Youtube – Ireme News.

Avant son assassinat, John Williams NTWALI avait, à maintes reprises, fait l’objet d’arrestations et d’emprisonnements. Il avait subi des menaces de mort dans des cachots de la police rwandaise et dans des appels anonymes. La police rwandaise informée de toutes ces menaces, avait fait sourde oreille. Le gouvernement qui dirige notre pays proclame à tous vents qu’il soutient la liberté d’opinion, mais paradoxalement s’emploie activement à supprimer par le meurtre ou à contraindre de prendre le chemin de l’exil, tous ceux qui tentent de mettre en pratique cette politique qu’il prône.

Excellence Monsieur le Secrétaire Général,

Depuis la prise du pouvoir par le Général Paul Kagame en 1994, l’exil forcé, la disparition et l’assassinat des journalistes en exercice de leur métier et les activistes des droits de l’homme opérés par le gouvernement en place à Kigali, est une constante. Le cas le plus récent est celui de notre confrère, John Williams NTWALI. A cause de leurs opinions critiques envers le régime du General Kagame, des centaines de professionnels des médias et de défenseurs des droits de l’homme au Rwanda sont contraints de prendre le chemin de l’exil s’ils veulent rester en vie. Tout cela se fait au grand jour, alors que la liberté d’opinion, et le droit à la vie, font partie des droits et libertés dont jouissent les citoyens de tous les pays démocratiques, membres de l’Organisation des Nations Unies, et sont des droits inscrits dans plusieurs instruments juridiques internationaux, auxquels le Rwanda a librement souscrit. Nous demandons que le régime du Président Kagame soit prié d’en rendre compte pour que ses représentants soient autorisés à continuer de siéger au milieu de l’assemblée des nations démocratiques que vous représentez.

En vous souhaitant très bonne réception de la présente, nous vous prions d’agréer, Excellence Monsieur le Secrétaire Général, l’assurance de notre très haute considération.

 

Fait à Sierre, le 01.03.2023

 

Pour l’Union des Journalistes Rwandais en Exil (UJRE),

 

Tharcisse Semana

Représentant Légal.

 


 

Son Excellence Madame Ursula von der Leyen,

Présidente de la Commission européenne.

Rue de la Loi / Wetstraat 200 1049 Bruxelles – Belgique.

 

Objet: Demande d’une investigation libre et indépendante sur les circonstances de la mort du journaliste rwandais John Williams NTWALI

 

Excellence Madame la Présidente,

Nous, signataires de la présente, avons l’honneur de vous faire part de notre préoccupation en rapport avec  de graves violations des droits de l’homme, portant notamment sur de nombreux meurtres des citoyens innocents, déni des libertés fondamentales, persécution de personnes accusées par le régime en place au Rwanda d’avoir des opinions qui marquent la divergence avec la propagande officielle.

Compte tenu de ce qui précède, Excellence Madame la Présidente, il nous a semblé approprié de tirer la sonnette d’alarme et de vous en informer, car la situation est de plus en plus préoccupante. Aussi, nous, journalistes rwandais en exil, avons résolu d’attirer votre attention, ainsi que celle de la Commission européenne que vous représentez, sur cette question qui nous inquiète au plus haut point, en tant que journalistes, responsables de l’information à l’intention du public et des institutions nationales.

Excellence Madame la Présidente,

Nous avons été profondément choqués d’apprendre que dans la nuit du 17 au 18 janvier 2023, le régime qui dirige notre pays d’une main de fer depuis 28 ans, venait  d’ôter la vie à  notre collègue, John Williams NTWALI. Il aurait trouvé la mort dans un accident de circulation auquel la Police du régime a été l’unique témoin, dans un quartier de la capitale rwandaise, connaissant un trafic automobile et piéton intenses!  Avant ce meurtre maladroitement déguisé en accident de circulation, ce journaliste de grand renom avait été l’objet d’une campagne assidue de harcèlement, d’intimidation et de nombreuses menaces de mort avaient été proférées contre lui, par des représentants du pouvoir et par des appels anonymes.

Devant la convergence des soupçons qui pesaient sur elle, la Police du régime a vite rendu public la mort inopinée de notre collègue-journaliste d’investigation, par un compte rendu complètement décousu, prétextant que la mort était due à un accident de roulage. Les contradictions contenues dans la déclaration de la Police n’ont pas réussi à cacher le crime. C’est pourquoi, nous journalistes rwandais en exil, avons pris la résolution de demander à votre Excellence d’user de votre autorité pour exiger une investigation indépendante afin de permettre que les circonstances de la mort de notre collègue John williams NTWALI soient clarifiées.

Nous pensons que si cette demande provient de la personne de la Présidente de la Commission européenne, qui est le plus grand bailleur de fonds du gouvernement rwandais et si le gouvernement rwandais n’a vraiment rien à se reprocher dans cette affaire, l’investigation devrait être lancée sans plus tarder. Mais si le Président du Rwanda, – sur lequel pèsent par ailleurs de lourdes accusations de graves crimes imprescriptibles de violation massive du Droit International Humanitaire (DIH) – s’il continue, disons-nous, de dresser des obstacles à la recherche de la vérité sur la mort de notre collègue, Monsieur Kagame et son régime devront porter seuls toutes les responsabilités découlant de l’exécution extrajudiciaire du journaliste John Williams NTWALI, y compris la mise à l’écart des systèmes de financement du partenariat entre l’Union Européenne et les États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique.

Pour plus de détails sur la personne de notre confrère assassiné, Monsieur John Williams NTWALI était journaliste d’investigation très connu et apprécié par ses lecteurs et auditeurs. Ses reportages qui, en grande partie, dénonçaient les abus et violations graves des droits de l’homme, les nombreux cas d’exécution sommaire et de disparition forcée, la corruption systémique au sein du régime en place à Kigali, étaient régulièrement diffusés sur sa chaîne Youtube – Ireme News.

 

Avant son assassinat, John Williams NTWALI avait, à maintes reprises, fait l’objet d’arrestations et d’emprisonnements. Il avait subi des menaces de mort dans des cachots de la police rwandaise et dans des appels anonymes. La police rwandaise informée de toutes ces menaces, avait fait sourde oreille. Le gouvernement qui dirige notre pays proclame à tous vents qu’il soutient la liberté d’opinion, mais s’emploie activement à supprimer par le meurtre et l’exil, tous ceux qui tentent de mettre en pratique cette politique qu’il prône.

Excellence Madame la Présidente,

Depuis la prise du pouvoir par le Général Paul Kagame en 1994, l’exil forcé, la disparition et l’assassinat des journalistes rwandais et les activistes des droits de l’homme opérés par le gouvernement en place à Kigali, est une constante. Le cas le plus récent est celui de notre confrère, John Williams NTWALI. À cause de leurs opinions critiques envers le régime du General Kagame, des centaines de professionnels des médias et de défenseurs des droits de l’homme au Rwanda sont contraints de prendre le chemin de l’exil s’ils veulent rester en vie. Tout cela se fait au grand jour, alors que la liberté d’opinion, et le droit à la vie,  font partie des droits et libertés dont jouissent les citoyens de tous les pays démocratiques, membres de l’Organisation des Nations Unies, et  sont des droits inscrits dans plusieurs instruments juridiques internationaux, auxquels le Rwanda a librement souscrit.

En vous souhaitant très bonne réception de la présente, nous vous prions d’agréer, Excellence Madame la Présidente, l’assurance de notre très haute considération.

 

Fait à Sierre, le 01.03.2023

 

Pour l’Association des Journalistes Rwandais en Exil,

 

Tharcisse Semana

Représentant Légal.

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