Dans un pays, comme le Rwanda qui est en quête du rétablissement de l’Etat-nation et surtout de l’Etat de droit, les idées diverses et variées devraient être exprimées. Aucun citoyen ne devrait hésiter de dire ce qu’il pense de bon pour son pays, même si son opinion est contraire à celle d’un dignitaire ou ceux qui détiennent le pouvoir.
« En tant que citoyen, j’applaudirai de bonnes propositions ; qu’elles viennent du régime en place ou de l’Opposition. Jamais, je n’approuverai celles qui vont à l’encontre de l’intérêt général de la nation d’où qu’elles viennent» (J. Claude M. le 08/11/2014)
Chaque citoyen a droit de jouir de la liberté d’expression. Il est nécessaire d’échanger avec ceux qui partagent ou pas, son point de vue. Il convient de le faire dans le respect, puisque que la richesse d’idées se fonde aussi sur la diversité. Le Rwanda est un pays qui a du chemin à faire en ce qui concerne la liberté d’expression. Un média peut contribuer à la promotion ce droit dont chacun a besoin.
Comme dans d’autres pays, le Rwanda a aussi pas mal de femmes et d’hommes instruits dans différents domaines. Mais, est-ce que ce potentiel humain est suffisamment actif et impliqué dans la recherche des solutions aux différents problèmes que connait le pays actuellement ? Qu’est-ce qui empêche ce grand nombre d’intellectuels de partager leurs opinions, leur expérience, leurs bonnes idées, alors que c’est de là que jaillira la source de solutions aux problèmes qui se posent ? De ces intellectuels brillants et de bonne foi, le peuple attend des propositions, des pistes et des actes concrets par lesquelles il faudrait passer pour que les rwandais puissent espérer voir ceux qui sont à la tête du régime actuel serrer la main tendue de ses femmes et hommes dits d’Opposition, et ainsi voir les deux camps cheminer pacifiquement pour mettre fin définitivement au conflit fratricide ?
Oui, nous n’avons pas tous vocation à faire de la politique, mais c’est nous tous qui votons les projets que les hommes politiques nous présentent, et aussi avons-nous un mot à dire. Combien de décennies faudra-t-il attendre pour voir enfin tous les Rwandais vivre paisiblement dans leur pays, chacun dans ses droits les plus élémentaires ?
Les Rwandais, à commencer par les intellectuels, ont de bonnes idées et des solutions qui puissent conduire à un avenir meilleur. La recherche de solutions ne devrait pas passer par la voie de violence. La meilleure solution est celle qui respecte les droits de chacun. En effet, même si changement de régime il y avait, aucun citoyen ne devrait être contraint à fuir son pays pour sauver sa peau, mais l’Etat devrait lui garantir la sécurité. Les citoyens ont certainement des solutions et des idées. Mais pourquoi certains préfèrent garder le silence alors que l’injustice s’exerce sur eux ou sur leurs concitoyens? Evitent-il de s’exprimer publiquement de peur de contrarier les « incontestés et incontestables »? Se disent-ils que ce serait « ouvrir la boîte de pandore »?!
Ni l’immobilisme, ni le silence, ni l’indifférence, ni la passivité, ni le fatalisme, ne feront jamais partie de ce qui nous apporteront de bonnes solutions pour un avenir meilleur. Chacun doit s’exprimer et agir pour défendre les valeurs et dans la mesure du possible pour l’intérêt général.
Jean-Claude Mulindahabi