Le nouveau Président Français, Emmanuel Macron, défie la presse

19/05/2017, par Tharcisse Semana

Des journalistes de différents médias français sont aujourd’hui très stupéfaits et inquiets de la nouvelle marque  «maconne» pour la liberté de la presse:  l’Elysée a fait savoir qu’il choisirait les journalistes qui accompagneront le président lors de ses déplacements en France et à l’étranger, ce qui est d’un mauvais augure pour la presse française, dès déjà l’entrée en fonction du nouveau gouvernement d’Emmanuel Macron.

Cette décision de l’Elysée intervient ce jeudi, 18 mai 207, à l’occasion du déplacement d’Emmanuel Macron au Mali. Ce triste triage de liste de journalistes qui doivent être décidés unilatéralement par l’Elysée à accompagner le nouveau président Français lors de ses déplacements en France et à l’étranger, a fait réagir de nombreuses rédactions.

Sans tarder et sans détour, une quinzaine de rédactions dont la Libération, l’AFP, BFMTV, Europe 1, Le Figaro, France Info, France Inter, les JT de M6, Mediapart, Le Parisien, Le Point, RFI, RMC et TF1, ainsi que des directeurs de rédactions de RTL, de Reporters Sans Frontières et de “L’Express” ont protesté contre cette déplorable décision du gouvernement Macron de vouloir confiner les journalistes et la presse, en général, dans les rouages de son pouvoir.

Toutes ces rédactions ont adressé leur manifeste inquiétude au président fraîchement élu Emmanuel Macron dans une lettre ouverte ci-après:

“Monsieur le président,

Vous effectuez demain votre premier déplacement de chef d’État au Mali. Avant votre décollage, nous souhaitons vous transmettre nos inquiétudes quant à l’organisation de la communication présidentielle qui est en train de se mettre en place depuis votre entrée en fonction.

Pour des raisons de place ou de sécurité, nous comprenons la nécessité de constituer des pools de journalistes – parfois, et à condition que toutes les rédactions y aient accès selon un roulement établi. En revanche, il n’appartient en AUCUN CAS à l’Elysée de choisir ceux d’entre nous qui ont le droit ou non de couvrir un déplacement, quel qu’en soit le thème (défense, diplomatie, économie, éducation, social…). Ce n’est pas au président de la République, ou à ses services, de décider du fonctionnement interne des rédactions, du choix de leurs traitements et de leurs regards. Ce choix relève des directions des rédactions et des journalistes qui la composent, qu’ils soient permanents ou pigistes, JRI ou reporters, photographes ou dessinateurs.

Aucun de vos prédécesseurs ne s’est prêté à ce genre de système, au nom du respect de la liberté de la presse. Alors que la défiance pèse de plus en plus sur l’information, choisir celui ou celle qui rendra compte de vos déplacements ajoute à la confusion entre communication et journalisme, et nuit à la démocratie.”

Comme ces rédactions le font bien savoir, il incombe à chacune rédaction de décider souverainement si elle doit couvrir ou pas un déplacement du président de la République – comme d’ailleurs pour tout autre personnalité politique ou événement – et à qui elle délègue pour sa couverture. Il sied alors qu’à son début, le gouvernement d’Emmanuel Macron dont espérait être plus promoteur et protecteur de la liberté de la presse commence – dès déjà à son début – à se montrer très sélectif et méfiant des journalistes libres et critiques à son égard, ce qui est à vrai dire un signal fort pour la presse française. La «gouvernance macronne» serait-elle alors à la marche des autocratiques qui ont peur de la presse et veulent la réduire au silence? Veut-elle se mettre à la diapason des prédateurs de la presse? Qu’en deviendra-t-elle? Est-ce les journalistes Français accepteront passivement à lécher le cul de son pouvoir? L’avenir nous le dira.

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