… Et si Green party avait raison?

Publié le 09/09/2015 sur le blog EJCM INFO

Bien qu’il soit dans le controversé forum des partis politiques, le parti démocratique vert ne se laisse pas faire pour autant; du moins jusque-là. Son opposition au projet visant à modifier l’article 101 de la Constitution et sa plainte à la Cour suprême contre le gouvernement, ce n’est pas un acte anodin. Quelle que soit l’issue du procès, Green Party aura réaffirmé ses convictions et défendu son idéologie politique.

C’est un parti qui a connu de dures épreuves (comme par exemple en 2010, l’assassinat de son vice-président André Kagwa Rwisereka, l’exil du président du parti, les longues procédures de légalisation, …). A ce rythme, « Green party » entrera dans les annales de l’Histoire.

Parmi les partis politiques légalement reconnus au Rwanda, il n’y a que le parti démocratique vert qui a eu le courage de mettre en cause la tentative en cours visant à modifier l’article 101 de la Constitution.

L’une des plus graves conséquences de cette modification serait de rendre illimité le nombre de mandats présidentiels. Cela impliquerait une possibilité d’avoir à la tête de l’Etat un président à vie! Serait-ce une évolution ou carrément une régression. C’est une question qui se pose particulièrement dans un pays où il n’est pas rare d’entendre les voix qui mettent en doute la transparence des élections.

Mais, le Parti démocratique vert va plus loin. Il a déjà déposé une plainte à la Cour suprême. Sa requête a été jugée recevable et ça, c’est un bon petit point de marqué.

En effet, le Dr Frank Habineza, président de ce parti, juge « intangible » l’article 101 de la Constitution, qui limite à deux le nombre de mandats présidentiels. Il demande donc à la Cour suprême d’empêcher sa modification. Green Party met également en question la spontanéité des quelque 3,7 millions de demandes de Rwandais qui, par voie de pétitions, se sont prononcés pour un maintien au pouvoir de Paul Kagame.

Interrogé par RFI, le Dr Frank Habineza déclare: »Ce sont des membres du gouvernement qui ont initié ce processus. Ce n’est qu’après que des ministres se soient prononcés publiquement en faveur d’une réforme de la Constitution que des Rwandais ont commencé à déposer leur pétition au Parlement. Et le gouvernement n’a rien fait pour arrêter ces officiels. C’est aussi pour cela que nous poursuivons devant la justice le gouvernement ».

D’après RFI, c’est avec tout sourire que le Dr Frank Habineza, président du Parti démocratique vert, a quitté la salle d’audience mercredi dernier. La Cour suprême n’a pas suivi les réquisitions du ministère public et va donc examiner la requête de la petite formation d’opposition. «Nous sommes heureux de cette décision de la Cour aujourd’hui. Elle a jugé notre requête justifiée et s’est dite compétente. Donc, c’est un grand pas pour notre affaire et pour le système judiciaire au Rwanda, nous sommes heureux. »

Récemment, à l’issue de trois semaines de « consultations populaires », le Parlement rwandais avait donné son aval à une réforme de la Constitution. Les parlementaires affirment n’avoir recensé qu’une dizaine d’électeurs dans le pays opposés à un tel changement. Un chiffre « sous-estimé », selon Frank Habineza.

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