La position américaine au sujet du nombre de mandats présidentiels n’est pas une ingérence. Trois raisons en sont la preuve.
Primo: quand il s’agit d’observations ou de critiques constructives, il est raisonnable d’en tenir compte et d’en profiter. Lorsque les pays amis se disent opposés à la révision de la Constitution pour des intérêts individuels et pour s’accrocher au pouvoir, ce n’est pas de l’ingérence mais il est tout simplement question de principes fondamentaux qu’il faut respecter, quand on prétend œuvrer dans l’intérêt général de tous les citoyens.
Secundo: la stabilité et le respect de la Constitution favorisent la paix pérenne grâce notamment à une alternance politique. C’est l’une des raisons d’être de l’article 101 de la Constitution rwandaise. Le président Kagame avait dit au lendemain de sa 2ème réélection qu’aucun motif valable ne pouvait justifier le maintien au pouvoir après l’exercice de deux mandats (écouter son discours à la fin de l’article).
Tertio: l’Histoire est le plus grand témoin de conséquences dramatiques dues aux tentatives de s’accrocher au pouvoir. Le Rwanda est bien placé pour le savoir. Malheureusement, la réalité et la pratique risquent d’être toute autre demain si la sagesse et le bon sens ne triomphent sur les instincts de l’homme. Depuis plus d’un siècle, le pays n’a pas connu une passation de pouvoir dans un climat serein. L’article 101, était à mesure de jouer le garde fou.
Pour comprendre les arguments de ceux qui sont pour et ceux qui sont contre les mandants présidentiels illimités, vous pouvez lire l’article en cliquant ici
Les Etats-Unis ont réitéré leur opposition à la révision de la Constitution qui a pour objectif de permettre au président Paul Kagame de rester au pouvoir au delà de deux mandats.
Plus de détails à travers ce reportage de RFI ce mercredi 21 octobre:
Rwanda: les États-Unis insistent sur le respect de la Constitution
La sous-secrétaire d’État américaine, Sarah Sewall, a dénoncé toute tentative de se maintenir au pouvoir et condamné les tentations de plusieurs chefs d’État de la région des Grands Lacs. Et pour le Rwanda, où une réforme de la Constitution est en cours pour permettre à Paul Kagamé de briguer un 3e mandat en 2017, le mot d’ordre pour les Américains reste le même : il faut respecter les Constitutions.
« Le Rwanda, s’il a fait des progrès remarquables ces dix dernières années comme l’augmentation de sa croissance économique, l’amélioration de l’alphabétisation ou encore la réduction drastique du taux de mortalité infantile, les progrès sur le plan politique eux n’ont pas suivi. Il y a eux des tentatives claires de bâillonner les voix critiques de la société civile, des médias et de l’opposition politique ».
Sarah SewallSous-secrétaire d’Etat américaine aux droits de l’homme et à la société civile
En octobre 2010, le président Kagame avait motivé les raisons pour lesquelles il ne briguerait pas un troisième mandat, lors de l’assemblée de “Unity club”
lhttps://www.youtube.com/watch?v=RylTp-Sghw4